Médias : oui à la liberté, non à la labellisation !
Le président de la République a récemment déclaré vouloir une « labellisation » des sites d’information. Une fois encore, et sous couvert de lutter contre les fake news, c’est à la liberté d’information et d’expression qu’on s’en prend : après la tentative infructueuse d’instaurer une censure numérique avec la loi Avia, une nouvelle offensive est lancée contre les médias qui déplaisent à la doxa progressiste.
Cette dérive est aussi scandaleuse que dangereuse.
Scandaleuse parce qu’Emmanuel Macron n’a reçu aucun mandat du peuple pour désigner les « bons » ou les « mauvais » médias. Sa fonction de chef de l’Etat ne l’autorise pas à se comporter comme un censeur en chef. En tant que président de la République, il doit garantir l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Nos lois répriment déjà la diffamation, l’injure ou l’appel à la haine : en voulant aller au-delà, le président de la République outrepasse ses droits, et manque à ses devoirs.
Dangereuse parce que certifier l’information reviendrait à instaurer une vérité officielle : ce n’est pas cela, la démocratie. C’est même précisément l’inverse. Contrairement aux régimes autoritaires et totalitaires, la démocratie libérale reconnait que tous les citoyens ne se font pas une même idée de ce qui est vrai ou juste, et que seules la liberté d’information et la pluralité des expressions permettent un avis éclairé.
Les « fake news » sont une réalité mais nous ne répondrons pas au mensonge par la censure, et à la défiance par le soupçon.Car qui labelisera les labelisateurs ? Et selon quels critères idéologiques ?
Si demain l’information est labellisée par l’État, les médias seront fatalement accusés d’être aux ordres, et notre démocratie en sera affaiblie.
Le véritable antidote au poison de la désinformation, c’est la liberté, qui confronte les points de vue et enrichit le débat. Assez d’infantilisation ! Les Français sont assez grands et intelligents pour s’informer par eux-mêmes, sans médias labellisés, sans police de la pensée.
C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui sont attachés à la liberté d’information et d’expression — qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre — à signer cette pétition pour demander l’abandon immédiat de ce projet de labellisation.