Christian Jacob a participé hier au lancement de campagne de Didier Réault dans une circonscription du sud de Marseille. Détenue par Guy Teissier (LR) depuis près de 30 ans, elle est symbolique de l’enjeu de survie du parti de droite : c’est un ex-LR, Lionel Royer-Perreaut, qui s’y présente pour Ensemble.
Comment abordez-vous cette campagne ?
Elle va être courte et difficile mais je suis convaincu que ce sera l’occasion d’avoir un débat qui a été inexistant à la présidentielle, sur fond de Covid et de guerre en Ukraine. Le Président sortant, après avoir utilisé Marine Le Pen comme idiot utile de sa campagne, cherche à utiliser Jean-Luc Mélenchon dans le même rôle aujourd’hui. Dire que Mélenchon peut être Premier ministre, ce sont des balivernes. C’est inexistant et d’un ridicule total. En revanche, on a besoin d’une Assemblée vivante avec des candidats qui ont un vrai ancrage local. Aux municipales, départementales et régionales, les Français ont choisi des élus de terrain. On détient 60 % des collectivités. On a besoin de proximité, pas de mépris.
Comment convaincre les électeurs de choisir LR face à d’autres candidats ex-LR, désormais chez Emmanuel Macron ?
D’abord, à travers la sincérité de ceux qui sont restés fidèles à leur parti. Mais aussi avec des propositions sur le pouvoir d’achat et l’explosion du coût de l’énergie. Prenez les finances publiques : sous François Hollande – et dans ma bouche ce n’est pas une référence en matière de gestion – les dépenses publiques ont augmenté de 1,4 % par an ; avec Emmanuel Macron, ça a été 2,6 % par an avant le Covid. Sans parler de l’absence de politique de contrôle de l’immigration, de sécurité, des peines planchers supprimées…
Que pensez-vous de la nomination d’Élisabeth Borne ?
Ça repart sur une ligne beaucoup plus à gauche et technocratique, avec une ministre qui était conseillère de Lionel Jospin, directrice de cabinet de Ségolène Royal. Je dis à mes amis de droite qui ont pu s’égarer : voyez ce qui vous attend si on donne une majorité à Emmanuel Macron.