Conférence de presse à l’issue du sommet des dirigeants du PPE

10 mars 2022

Les dirigeants du Parti populaire européen (PPE) se sont réunis aujourd’hui à Paris, avant la réunion informelle des chefs d’État ou de gouvernement de l’Union Européenne.

Lors du sommet du PPE, organisé conjointement par le président du PPE, Donald Tusk et le président des Républicains (LR), Christian Jacob, les dirigeants ont adopté une déclaration de solidarité avec l’Ukraine et de défense des valeurs européennes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à l’élection présidentielle, participait à ce sommet.

Solidarité unanime du PPE envers l’Ukraine : défendre les valeurs Européennes face à la guerre de Vladimir Poutine
Soutenir les Ukrainiens et isoler Poutine

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a changé notre monde du jour au lendemain. Non seulement l’Ukraine a été attaquée, mais nos valeurs européennes sont menacées de de manière inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous apprenons de façon brutale que la Russie de Vladimir Poutine ne partage pas nos valeurs de paix, de coopération et de respect de la souveraineté des États. Depuis le début de cette invasion, l’UE et ses États membres, ainsi que nos alliés et partenaires du monde entier, ont pris des mesures décisives pour mettre en oeuvre des sanctions de grande ampleur destinées à isoler Vladimir Poutine et apporter un soutien militaire à l’Ukraine, afin que les Ukrainiens puissent se défendre. Notre unité est sans précédent ; nous demandons à tous nos partenaires et amis de s’associer à cet effort et d’aider à la mise en oeuvre intégrale des sanctions. Nous sommes déterminés à ne jamais accepter que l’armée de Vladimir Poutine massacre des innocents et viole de manière flagrante le droit international, la Charte des Nations Unies et les principes inscrits en 1975 dans les accords d’Helsinki. Non seulement l’Occident, mais la majorité des Etats du globe sont unis contre l’agression militaire à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine. Nous soutenons fermement la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 2 mars 2022 qui condamne l’invasion agressive en l’Ukraine et démontre l’unité de la communauté internationale. Les sanctions doivent être globales et avec pour final objectif l’arrêt de tout commerce avec la Russie, y compris et surtout les exportations d’énergie de la Russie. Nous ne pouvons permettre que des crimes de guerre soient financés par de l’argent européen.

Depuis des décennies, l’Europe est un continent de paix. La paix, la réconciliation et la coopération sont les valeurs fondamentales de l’Union européenne ; ils sont le socle du projet européen après les morts et les destructions subies lors des deux guerres mondiales. Il est de notre devoir moral d’aider et de soutenir l’Ukraine dans la défense de nos valeurs européennes communes contre les fantasmes révisionnistes d’un régime autoritaire impitoyable. Comme le Parlement européen l’a voté dans sa résolution TA-9-2022-0052 nous demande aux institutions de l’Union de faire en sorte d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’Union européenne, conformément à l’article 49 du traité sur l’Union européenne et sur la base de ses mérites, et, dans l’intervalle, de continuer à oeuvrer à son intégration dans le marché unique de l’Union, conformément à l’accord d’association.

Le monde doit arrêter Vladimir Poutine. Nous devons tout faire pour aider les Ukrainiens à se défendre. L’Ukraine a besoin de notre soutien sous forme d’armes défensives ; l’Ukraine a besoin de systèmes efficaces de défense aérienne et de défense antimissile. Nous devons continuer à accueillir dans l’UE tous les Ukrainiens en quête d’asile et, aux côtés de partenaires et d’alliés formant une large coalition internationale, isoler économiquement et politiquement le régime de Poutine. Pour éviter une catastrophe humanitaire, nous devons établir de toute urgence des couloirs fonctionnels permettant à l’aide humanitaire d’entrer et aux réfugiés de sortir.

Toutes les sanctions doivent être coordonnées avec nos alliés transatlantiques et des partenaires internationaux alignées et unanimes afin de maximiser leur efficacité.

Nous devons étendre les sanctions sectorielles : augmenter le nombre de banques coupées des systèmes financiers internationaux, discuter de la nationalisation et de la confiscation des biens des hauts fonctionnaires russes et interdire toute propagande télévisée russe sur le territoire de l’UE. Parce que Loukachenko a utilisé la Biélorussie comme base de lancement pour l’invasion de l’Ukraine – et, selon de nombreux rapports, envoyé ses propres forces biélorusses vers l’Ukraine – l’UE doit élargir les sanctions contre la Biélorussie, y compris l’exclusion de SWIFT pour les banques biélorusses.

Et pourtant, ce ne sont que les prémisses d’une nouvelle approche qui place la sécurité de l’Europe en tête de nos priorités.

Renforcer la sécurité et la défense de l’Europe

L’Union Européenne est aujourd’hui confrontée à une situation sécuritaire inédite. L’UE et ses États membres doivent renforcer leurs capacités de défense et progresser vers une véritable Union de la défense. Nous devons veiller à ce que l’UE puisse agir efficacement en cas de crise et répondre de manière appropriée aux menaces militaires et ainsi protéger ses États membres et ses partenaires les plus proches. Nous avons reçu un signal d’alarme clair : nous devons transformer l’Europe en une puissance résiliente et forte. Nous voulons la paix et la stabilité ; nous espérons une Russie libre et démocratique qui partagera nos valeurs et pourra construire avec nous un avenir de paix, de stabilité et de prospérité.

Le PPE appelle les États membres de l’UE à investir au moins 2 % de leur PIB annuel dans leurs budgets de défense, afin de renforcer la défense commune et solidifier notre partenariat dans l’alliance transatlantique. Afin d’améliorer la capacité d’action de l’UE, nous appelons à étendre, dans certains cas, l’utilisation du vote à la majorité qualifiée dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité de l’UE. Nous soulignons également la nécessité de renforcer la résilience de l’UE face aux attaques hybrides et à la désinformation. Nous devons donner de véritables capacités de cyberdéfense à l’UE, afin de mieux protéger nos citoyens et nos infrastructures critiques.

Garantir la résilience énergétique de l’Europe

Le PPE, engagé dans la lutte contre le changement climatique conformément à l’Accord de Paris, souhaite également réorienter notre politique énergétique afin de réduire de manière significative notre dépendance vis-à-vis du gaz, du pétrole et du charbon russes. Cela signifie diversifier notre approvisionnement en gaz en investissant davantage dans les terminaux GNL, en dissociant le stockage de gaz, en augmentant l’efficacité énergétique et la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique. Les investissements dans l’hydrogène vert et le stockage de l’énergie renforceront encore la sécurité énergétique de l’UE.

En outre, nous exhortons les États membres qui souhaitent abandonner la solution à faible émission de carbone que représente l’énergie nucléaire à revoir ces décisions, à la lumière de la situation géopolitique radicalement différente. Car nous aurons besoin de toutes les sources d’énergie disponibles pour assurer notre sécurité d’approvisionnement, en particulier des sources à faible émission de carbone, y compris le nucléaire. La stratégie de l’UE en matière d’énergie et de changement climatique devra dissocier le passage aux énergies renouvelables de la dépendance croissante au gaz naturel.

Assurer la sécurité alimentaire de l’Europe

La guerre pourrait gravement menacer la sécurité alimentaire mondiale. La Russie et l’Ukraine figurent toutes deux parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de céréales et graines oléagineuses – dont le blé, l’orge, le tournesol et le maïs – ainsi que d’engrais azotés. Pour assurer la sécurité alimentaire de tous les Européens, nous devons réévaluer notre politique agricole et augmenter l’autosuffisance des 80 % actuels à 100 %. Pour ce faire, nous adapterons les dispositions du Green Deal en conséquence, car l’agriculture n’est pas un luxe mais un élément essentiel à notre survie.

Les dirigeants du Parti populaire européen (PPE)

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