La démocratie l’exige : votons en juin pour les élections départementales et régionales

22 mars 2021

Dix présidents de conseils régionaux demandent au gouvernement de ne pas repousser une deuxième fois, sous prétexte de crise sanitaire, les élections départementales et régionales, prévues les 13 et 20 juin prochains.

Les élections départementales et régionales sont un moment important du fonctionnement démocratique de notre pays. Elles permettent à nos concitoyens de choisir les élus qui vont prendre en charge pendant six ans des politiques publiques importantes, en matière de solidarité, de développement économique, de mobilité, d’éducation ou d’emploi. Dans la période de crise que nous vivons, ces politiques sont un enjeu majeur pour notre pays.

Pourquoi donc le gouvernement s’interroge-t-il à nouveau sur le report de ces scrutins, au risque de priver nos concitoyens des moyens de choisir leur avenir ? Pense-t-il qu’il ne sera pas possible d’organiser des élections au mois de juin prochain ? Ce serait faire preuve d’un pessimisme étonnant sur l’évolution de la situation sanitaire compte tenu des mesures annoncées et contradictoire avec l’optimisme affiché au plus haut sommet de l’État. Nous savons qu’il est possible d’organiser les opérations de vote dans le cadre d’un protocole sanitaire très sûr.

Le gouvernement imagine-t-il qu’il n’est pas possible de conduire une campagne électorale dans la période actuelle ? Mais voilà un an que nous vivons avec cette crise sanitaire, et la société ne s’est pas arrêtée pour autant. Citoyens, entreprises, associations, nous avons toutes et tous su adapter nos modalités de fonctionnement, notre accès à l’information, notre manière de débattre. Nous ne pouvons pas suspendre la démocratie à un retour à la normale alors même que tout le monde s’accorde à penser qu’il faudra s’habituer pour longtemps à vivre dans un nouveau contexte sanitaire.

Depuis mars 2020, 12 pays de l’Union européenne ont tenu des élections, sans compter la Suisse, qui a organisé des élections cantonales et trois référendums, dont le dernier s’est tenu le 7 mars. Outre les Pays-Bas, dont les législatives ont eu lieu cette semaine, deux pays de l’Union prévoient de tenir des élections d’ici fin juin : élections législatives en Bulgarie le 4 avril et élections régionales dans le Land de Saxe-Anhalt en Allemagne le 6 juin 2021. Enfin, le Royaume-Uni organise ses élections locales et des législatives en Écosse et au pays de Galles le 6 mai 2021. Seuls les Italiens ont décalé des scrutins (municipaux et régionaux) à l’automne.

Au moment du débat sur la loi ayant acté un premier report de mars à juin 2021, nous avions dit dans un courrier adressé au premier ministre le 23 novembre 2020 notre opposition à la présence d’une «clause de revoyure» et la nécessité de sanctuariser une date. Nous n’avons pas été suivis. Nous comprenons bien la contradiction devant laquelle cette clause place aujourd’hui le gouvernement, qui semble avoir du mal à dire que l’on peut voter alors qu’il renforce les mesures de restriction. C’est schizophrénique, nous l’avions prévenu. Les décisions prises ne visent-elles pas justement à accélérer le retour de notre pays à une situation stabilisée ? La situation sanitaire de mars peut-elle, sous couvert d’une clause de revoyure, servir de prétexte au report d’une échéance électorale prévue en juin ?

Depuis un an, nous avons déployé tous nos efforts pour accompagner nos concitoyens, les protéger, leur permettre de garder l’espoir. Nous ne considérons pas qu’aller voter les mette en danger au point de chercher à les en empêcher. En décembre 2015, nous avons toutes et tous reçu un mandat du peuple, et l’échéance de ce mandat était fixée à mars 2021. Nous avons utilisé ce mandat pour conduire des politiques publiques avec détermination. Certains d’entre nous ont dû piloter un chantier de fusion d’une complexité considérable. Et nous avons tous affronté une crise sanitaire aux conséquences sans précédent. Mais le mandat au titre duquel nous agissons est arrivé à son terme et la démocratie impose que de nouvelles élections aient lieu.

Nous avons accepté, dans une volonté de consensus, de suivre les propositions équilibrées formulées par Jean-Louis Debré à la demande du premier ministre et qui ont conduit à les reporter aux 13 et 20 juin prochains.

Mais nous ne comprenons pas l’idée que nos mandats une fois encore soient prolongés. Nous souhaitons que puisse se tenir un débat sur le bilan des sortants et que les projets alternatifs des candidats puissent être soumis à l’arbitrage des électeurs. Nous souhaitons faire vivre le débat démocratique dans nos régions. En rendant nos concitoyens acteurs de leur futur, et non pas observateurs résilients des décisions nationales prises sous le régime de l’état d’urgence, nous pensons leur rendre un peu de cet espoir si nécessaire à la vie et à la respiration démocratique.

Toutes les élections sont essentielles. Ce n’est pas au Conseil scientifique de confiner la démocratie !

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